À l’occasion des Rencontres Prévention Santé qu’elle organise le 15 mai 2018, la Fondation d’entreprise Ramsay Générale de Santé dévoile les résultats d’une étude sur les habitudes des Européens* et des Canadiens en matière de prévention santé. Un sujet au cœur de la stratégie du Ministère des Solidarités et de la Santé qui a lancé le 26 mars dernier les 25 mesures phares de sa politique de prévention pour permettre aux Français de rester en bonne santé tout au long de leur vie.Parmi les principaux enseignements de cette étude :
- Les Français sont déjà très sensibilisés à la question de la prévention de leur santé : 81 % s’y disent « attentifs » et 28 % « très attentifs », devant l’ensemble des autres pays interrogés
- En revanche le niveau d’information des Français mériterait d’être amélioré : seulement 1 Français sur 10 pense être « très bien informé », plaçant le pays loin derrière ses homologues européens et canadiens
- 30 % des Français n’appliquent pas les « bons » comportements de prévention santé, contrairement aux autres pays qui ont tendance à adopter de meilleures pratiques
- La prévention santé n’est perçue comme « prioritaire » dans la politique de santé nationale que par 40 % des français, encore une fois en dernière place de ce sondage ; dès lors les Français attendent un rôle plus actif des pouvoirs publics, notamment par le biais de campagnes d’informations plus nombreuses et mieux faites
Des Français très attentifs aux problématiques de prévention santé mais pas assez informés
En France 81 % des personnes interrogées se disent « attentives » à la prévention santé ; dont
28 % « très attentives », ce qui les place en première place des pays européens sondés, aux côtés des Britanniques, nettement devant l’Italie (24 %), l’Espagne (20 %) et surtout devant la moyenne européenne (23 %). La question de la prévention de la santé est un sujet qui fait largement consensus dans l’opinion, il n’y a donc pas de remise en question de la légitimité de porter cette problématique dans le débat public. Cependant
30 % des Français se disent « mal informés » en ce qui concerne la prévention santé. Ce niveau d’information apparaît assez conséquent comparativement aux autres pays. En effet la France figure en dernière place,
avec 11 points de retard sur la moyenne européenne (19 %) et plus de 15 points derrière l’Allemagne (14 %), le Royaume-Uni (14 %) et le Canada (11 %).
30 % des Français n’appliquent pas les bons comportements en matière de prévention santé
S’intéresser à la question, et même disposer d’un minimum d’information sur le sujet ne suffit pas toujours à mettre en pratique les bons comportements en matière de prévention :
près d’1/3 des Français (30 %) n’appliquent pas les bons comportements et seulement 6 % disent les appliquer « systématiquement ». La France s’affiche encore une fois parmi dans les moins bons élèves en Europe, puisque 77 % Européens adoptent les bonnes pratiques en termes de prévention et 12 % systématiquement. Les Britanniques, eux, se positionnent en 1
ère position (84 % disent adopter de bonne pratiques).
Les raisons invoquées par les Français sont nombreuses et diversifiées mais ces derniers pointent surtout des facteurs exogènes.
En effet
ils invoquent leur manque de moyens financiers (32 %) bien davantage que leur propre manque de motivation (24 %) ou leur manque de temps (23 %). Ce positionnement des Français rejoint celui des autres peuples latins (Italiens et Espagnols) alors que les anglo-saxons (Royaume-Uni et Canada), se sentent plus responsables de leur santé et mettent en avant le manque de motivation devant le manque de moyens financiers (25 % versus 23 % pour les Britanniques, et 29 % versus 24 % pour les Canadiens).
Parmi les solutions évoquées pour les aider à mettre en place de meilleurs réflexes en matière de prévention, les Français identifient
en priorité la sensibilisation par les médecins et les pharmaciens (85 % pensent que ce serait efficace) et le fait d’avoir dans son entourage des exemples de personnes adoptant avec succès les bons comportements (76 %). Ils attendent également de l’État qu’il informe davantage le public par le biais de campagnes d’informations plus nombreuses et mieux réalisées (74 %). En revanche, une solution apparaît peu citée par les Français : le développement d’outils digitaux. Une singularité française, car seulement 57 % des Français en effet considèrent le digital comme une solution efficace, contrairement à l’Espagne (86 %), l’Italie (85 %), le Canada (79 %), le Royaume-Uni (75 %) et même l’Allemagne (69 %).
Prévention et politique de santé nationale : la France lanterne rouge
Les Français le déplorent, mais ils estiment que
la question de la prévention santé serait insuffisamment prise en compte dans la politique de leur pays. Cette perception serait spécifique à la France et ne se retrouve dans aucun des autres pays interrogés. En effet seulement une minorité de Français (40 %) juge qu’elle est « prioritaire » contre 51 % en moyenne dans les 5 grands pays Européens et 55 % au Canada. Les Français attendent ainsi un rôle plus actif de la part des pouvoirs publics pour les aider à adopter les bonnes pratiques.
Toutefois, ce sondage ayant été administré début mars auprès des Français, leur perception pourrait être amenée à évoluer suite à l’annonce par la Ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn, le 26 mars dernier, d’un plan national de prévention contenant 25 mesures phares, faisant plus que jamais de la thématique
une priorité nationale dans le cadre de la politique de santé française.
« Si l’on veut vraiment faire bouger les choses, dans un pays comme la France, il semble indispensable de mieux informer les citoyens sur les bonnes pratiques de prévention, en en (re)faisant une grande cause nationale et en impliquant aussi tous les professionnels de santé pour qu’ils jouent leur rôle de conseil auprès de leurs patients. L’exemple international nous montre qu’il faut aussi davantage faire prendre conscience à chacun qu’il est l’acteur de sa propre prévention. De ce point de vue, la faible foi actuelle des Français dans le digital apparaît bien dommage : il serait donc sans doute tout aussi efficace d’évangéliser les Français aux bénéfices de ces nouveaux outils », conclut
Pascal Roché, Directeur général de Ramsay Générale de Santé.
*Méthodologie de l’étude :
Sondage réalisé en ligne les 7 et 8 mars 2018 par Odoxa pour la Fondation Ramsay Générale de Santé auprès d’un échantillon représentatif de 1017 Français de plus de 18 ans et du 13 au 19 mars 2018 auprès d’un échantillon représentatif de 3 044 Européens (Français, Allemands, Anglais, Italiens et Espagnols) et 511 Canadiens de plus de 18 ans.