En raison de la forte augmentation du nombre d’hospitalisations pour cause de Covid dans le Nord Pas-de-Calais, les établissements Ramsay Santé du Pôle Artois (regroupant l’Hôpital privé Arras les Bonnettes, l’Hôpital privé Bois-Bernard et la Clinique Saint-Amé à Lambres-lez-Douai) se mobilisent en adaptant leur activité et leurs capacités d’accueil.La situation n’est aujourd’hui pas la même que celle du mois de mars. Alors que nous avions déprogrammé des interventions chirurgicales pour faire face à l’afflux de patients Covid durant la première vague, nous adaptons dorénavant notre offre de soins pour prendre en charge à la fois des patients Covid mais aussi des patients non Covid. Chaque filière de soins a une organisation spécifique, le tout afin de limiter les pertes de chance des patients, notamment en cancérologie. Cette organisation est évolutive au regard de la progression de l’épidémie et se fait en collaboration avec les autres établissements publics et privés du territoire sous l’égide de l’ARS des Hauts-de-France afin de trouver une solution pour chaque patient. Je tiens notamment à remercier chaleureusement les équipes médicales et soignantes, de leur plein engagement dans cette crise sanitaire exceptionnelle, et de leur formidable mobilisation.
Jean-Claude Grattepanche, Directeur du Pôle Artois Ramsay Santé
Le vendredi 13 mars 2020, par l’intermédiaire de l’Agence Régionale de Santé (ARS), le Ministère avait imposé à tous les établissements de santé publics et privés, la déprogrammation de toute activité chirurgicale ou médicale non urgente. Cette situation avait permis d’augmenter très significativement la capacité des soins critiques, et de réaffecter prioritairement les ressources pour accueillir les malades porteurs du Covid, en partie au détriment de patients non Covid dont les soins étaient pourtant nécessaires.
Dans le cadre de la deuxième vague, l’ARS a demandé aux établissements de participer à la définition d’une organisation territoriale permettant de prendre en charge les patients Covid et non Covid, dans toutes les étapes de leur parcours de soins.
L’objectif est de limiter les déprogrammations au strict nécessaire pour faire face à la demande de soins, sans perte de chance pour les patients.
Les réductions d’activité hors Covid doivent être progressives, sélectives et coordonnées entre établissements d’un même territoire afin de garantir la couverture des soins, en veillant tout particulièrement à
éviter les ruptures de suivi des patients présentant notamment des maladies chroniques.
Dans ce contexte, tous les établissements de santé ont été invités, au fur et à mesure de l’évolution de la situation épidémique, à proposer une adaptation de leur offre de soins.
C’est dans ce cadre que les établissements Ramsay Santé du pôle Artois ont formulé le 23 octobre les propositions suivantes :
- Maintien des activités de diagnostic, de dépistage et de consultation afin d’éviter tout retard dans les soins ;
- Poursuite de la prise en charge des urgences et des patients pour lesquels le report constituerait une perte de chance (cancérologie, maladies chroniques, etc.) ;
- Réduction progressive et sélective des interventions chirurgicales, en particulier de celles nécessitant une prise en charge post-opératoire en soins critiques, pouvant être reportées sans perte de chance ;
- Prise en charge des patients découverts Covid+, au cours de leur séjour dans un service de spécialité ;
- Prise en charge des urgences chirurgicales et des patients déprogrammés, transférés du secteur public ;
- Prise en charge des patients en soins critiques, après une prise en charge chirurgicale programmée dans le secteur public ;
- Ouverture de nos plateaux techniques aux praticiens des établissements publics.
Afin de décharger les unités de réanimation des hôpitaux publics (et leur permettre de prendre en charge les cas les plus complexes), les établissements du groupe Ramsay Santé ont ouvert :
- À l’Hôpital privé de Bois-Bernard :
- 8 lits de Soins Intensifs pré ou post réanimation :
- 4 lits à orientation médicale (pris en charge par les médecins spécialistes, principalement les pneumologues).
- 4 lits à orientation chirurgicale (pris en charge principalement par les anesthésistes).
- Capacité évolutive à 12 lits en fonction de l’évolution épidémique et des besoins du territoire.
- À l’Hôpital privé Arras les Bonnettes :
- 2 lits de Soins Intensifs post réanimation (pris en charge principalement par les anesthésistes).
- Capacité évolutive à 6 lits en fonction de l’évolution épidémique et des besoins du territoire.
- À la Clinique Saint-Amé à Lambres-lez-Douai :
- 4 lits d’USC :
- 2 lits à orientation chirurgicale (pris en charge par les anesthésistes).
- 2 lits à orientation médicale (pris en charge par les médecins urgentistes).
- Capacité évolutive à 6 lits en fonction de l’évolution épidémique et des besoins du territoire.
En concertation avec la communauté médicale de l’Hôpital privé Bois-Bernard,
afin de renforcer la contribution solidaire à l’effort collectif pour répondre aux besoins prioritaires du territoire, il a été décidé dès le 9 novembre de mettre en œuvre les mesures suivantes :
- Étendre la capacité de l’unité de soins critiques médicale de 10 à 12 lits.
- Réduire la capacité d’Hospitalisation Programmée à Durée Déterminée de médecine pour étendre la capacité d’Hospitalisation Complète de Pneumologie - Néphrologie de 12 à 20 lits.
- Répartir les 12 lits de soins critiques chirurgicaux en :
- 6 lits dédiés à la prise en charge des patients opérés.
- 6 lits désormais dédiés aux sorties de réanimation des hôpitaux, que les patients soient Covid ou non et qu’ils soient chirurgicaux ou médicaux.
- Convertir un étage de chirurgie en médecine conventionnelle Covid.
- Cette unité comportera 16 lits, avec extension à 21 lits en fonction de l’évolution des besoins. Elle accueillera les sorties d’USC-USI et les transferts pour fins de séjour des unités Covid des Centres Hospitaliers.
- Cela induit une nouvelle réduction de la programmation de l’activité opératoire.
- Dédier 2 séries de dialyse pour les patients Covid (12 patients actuellement avec possibilité d’en accueillir jusqu’à 16)
- Sanctuariser les 12 lits de l’USIC et réorganiser l’activité de cardiologie interventionnelle et de rythmologie pour faire face à la diminution des capacités d’USIC sur le territoire (-6 lits)
Cette coopération territoriale, qui réunit tous les acteurs de l’offre de soins (quel que soit leur statut), s’appuie sur l’animation de groupes de professionnels (réanimateurs / urgentistes / gériatres / cardiologues…) qui réfléchissent ensemble aux évolutions quantitatives et qualitatives de l’offre de soins.
Elle repose également sur la déclinaison opérationnelle des organisations décidées. Des réunions de travail ont été et continuent de s’organiser entre les équipes médicales et la direction des établissements du pôle, mais aussi avec celles des centres hospitaliers d’Arras et de Douai en particulier.
Elles permettent aux professionnels de mieux se connaitre pour mieux travailler ensemble afin de définir le profil des patients à transférer, les modalités d’organisation des transferts… l’objectif étant d’avoir le bon patient, au bon endroit, au bon moment.
L’ensemble de ces mesures ont été prises en concertation entre les membres de la Communauté Médicale et la Direction des établissements qui se réunissent au moins une fois par semaine en cellules de crise, afin d’adapter en temps réel, les organisations et les programmations.