Lors de ses 4èmes Rencontres Prévention Santé organisées le 10 juin 2021, sous le haut patronage du Ministère des Solidarités et de la Santé, sur la thématique de la prévention du harcèlement scolaire, la Fondation d’entreprise Ramsay Santé a dévoilé les résultats des deux questions posées via le média JAM auprès d’une communauté de jeunes de 15 à 25 ans. Ceux-ci ont été interrogés sur leur expérience proche ou lointaine du harcèlement scolaire et sur l’impact de ce type de situation sur leur santé mentale*.
Parmi les principaux enseignements de cette enquête :
- 70% des 15-25 ont déjà̀ vécu une situation de harcèlement scolaire de près ou de loin et 15 % ont déjà été victimes de harcèlement sur internet et les réseaux sociaux.
- Face à une situation de harcèlement, plus d'un jeune sur 2 choisit de s'adresser directement aux acteurs du conflit (36% s’adressent à la victime et 19% s’adressent à l’harceleur). En revanche, seuls 24% choisissent de s’adresser aux personnes compétentes pour intervenir dans le cadre scolaire (direction, professeurs, etc.).
- Plus d’1 jeune sur 2 (52%) cite la violence psychologique et les séquelles comme des conséquences, non perceptibles, du harcèlement scolaire.
- 1 jeune sur 5 (20%) cite la passivité des adultes comme étant "le pire dans le harcèlement scolaire".
Longtemps considéré comme une simple nuisance des cours de récréation, le harcèlement scolaire et son prolongement sur les réseaux sociaux ont en réalité un effet dévastateur sur leurs victimes. C’est pourquoi, après une 3ème édition consacrée à la prévention du suicide chez les jeunes, la Fondation d’entreprise Ramsay Santé a voulu, dans le cadre de ses 4èmes Rencontres Prévention Santé, appréhender le mécanisme du harcèlement scolaire et ses conséquences sur la santé mentale, pour présenter des actions originales à impact sur les territoires et les réseaux sociaux.
D’après l’étude que nous avions déjà réalisée avec le média JAM en novembre dernier, le harcèlement apparaît comme la principale raison des pensées suicidaires chez les moins de 25 ans (à 54%). En tant que fondation d’entreprise engagée dans la prévention santé, il nous semble primordial de nous pencher sur la question pour, d’une part, comprendre l’impact du harcèlement scolaire sur la santé mentale des jeunes et, d’autre part, proposer des solutions de prévention adaptées à mettre en place. C’est pourquoi, nous avons réuni tout un groupe d’experts autour de cette thématique, à l’occasion de cette nouvelle édition de nos Rencontres Prévention Santé.
Sylvie Arzelier, Secrétaire Générale de la Fondation d’entreprise Ramsay Santé
Des conséquences pérennes sur la santé mentale
Au total, parmi la communauté interrogée par JAM, 70% des jeunes ont déjà vécu du harcèlement scolaire. 39 % déclarent en avoir souffert, 23% estiment l’avoir vécu "de loin", et 8% affirment l’avoir vécu directement dans leur classe.
La violence psychologique engendrée par une situation de harcèlement (rupture de lien social, manque de confiance, solitude, crises d’angoisses ou encore peur de retourner en salle de classe) est la conséquence la plus terrible pour 27% des jeunes questionnés. Des conséquences d’autant plus dramatiques qu’elles sont souvent imperceptibles pour l’entourage extérieur.
Par ailleurs, 25% des jeunes estiment que les séquelles laissées par une situation de harcèlement est la conséquence la plus terrible. Des séquelles qui peuvent perdurer plusieurs années après les faits. En effet, certains d’entre eux ont dû être pris en charge dans des centres spécialisés à la suite de ce type d’expérience.
Des adultes passifs face au harcèlement scolaire
20% des jeunes pensent que les adultes n’interviennent pas suffisamment en cas de harcèlement scolaire. Les témoignages recueillis expriment une frustration face à̀ l’inaction de ceux qu’ils estiment responsables : les directeurs d’établissements, les professeurs, les surveillants et parfois même les parents. Pour certains, les adultes n’ont pas les réactions adéquates et ne comprennent pas les situations de harcèlement. Un manque de confiance envers les personnes compétentes peut même naître chez les victimes.
Par ailleurs, quelques témoignages pointent l’absence de prévention et de sensibilisation de la part des adultes, notamment dans les établissements scolaires.
> (Re)voir les deux webinaires des Rencontres Prévention Santé 2021 (un consacré à l’état des lieux du harcèlement scolaire et l’autre dédié aux initiatives innovantes et remarquables en faveur de la prévention).
* : Sondage réalisé entre le 28 mars et le 20 avril 2021 auprès de 500 jeunes représentatifs de la population des 15-25 ans en France selon les quotas de l’INSEE. Les questions ont été posées à travers Jam, le média discutant avec 600 00 jeunes en France via Messenger. Les jeunes interrogés pouvaient répondre en choisissant un des items proposés ou en réponse libre pour les questions ouvertes.