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Suicide des jeunes : l’autre urgence. 44 % des 15-25 ans ont déjà été confrontés au suicide.

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Jeudi 12 novembre 2020

Lors de ses 3èmes Rencontres Prévention Santé organisées le 10 novembre 2020, sous le haut patronage du Ministère des Solidarités et de la Santé, sur la thématique de la prévention du suicide chez les jeunes, la Fondation d’entreprise Ramsay Santé a dévoilé les résultats d’une étude réalisée avec le chatbot JAM auprès des 15 - 25 ans.

Lors de ses 3èmes Rencontres Prévention Santé organisées le 10 novembre 2020, sous le haut patronage du Ministère des Solidarités et de la Santé, sur la thématique de la prévention du suicide chez les jeunes, la Fondation d’entreprise Ramsay Santé a dévoilé les résultats d’une étude réalisée avec le chatbot JAM auprès des 15 - 25 ans. Ceux-ci ont été interrogés sur leur état mental dans le contexte de la crise sanitaire, leur vision de la prévention santé et leurs propositions de solutions d’action*.   
 

Parmi les principaux enseignements de cette étude :

  • 44 % des 15-25 ont déjà̀ été́ confrontés au suicide à travers leur entourage (famille, amis, connaissances).
  • 2 jeunes sur 3 (65 %) ont déjà eu des pensées suicidaires et parmi eux, 50 % préfèrent le garder pour eux.
  • Les principales raisons des pensées suicidaires chez les moins de 25 ans sont le harcèlement (54 %), les réseaux sociaux (16 %) et la solitude (14 %).
  • Seul 1 jeune sur 5 déclare connaître des associations qui pourraient lui apporter de l’aide en cas de détresse.
  • Les 15-25 s’accordent massivement pour dire que la crise sanitaire a aggravé la fragilité́ mentale de leur génération.
 
Peu réceptifs aux gestes barrières et à la prévention, les jeunes semblent traverser la crise sanitaire mondialeactuelle avec un sentiment d'invulnérabilité́. Et pourtant, leur santé mentale est un sujet qui s'incarne tristement dans la stagnation haute des chiffres du suicide. Alors que plus de 40 associations œuvrent à la prévention du suicide, celui-ci reste la deuxième cause de mortalité chez les moins de 25 ans, après les accidents de la route. 

C’est pourquoi, après une 2ème édition consacrée à la prévention santé chez les jeunes, la Fondation d’entreprise Ramsay Santé a voulu, dans le cadre de ses 3èmes Rencontres Prévention Santé, comprendre pourquoi ces chiffres ne baissent pas et recenser les solutions existantes.
Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes. Face à ce constat alarmant, il nous a semblé primordial, par le biais de notre fondation d’entreprise, dont la mission est de promouvoir et d’agir pour la prévention santé, d’identifier les causes du mal-être chez les jeunes et les solutions de prévention adaptées à mettre en place, a fortiori dans le contexte de crise sanitaire que nous traversons. C’est pourquoi, nous avons voulu interroger directement les jeunes avec l’aide du media JAM afin de donner la parole aux premiers concernés. Le harcèlement à l’école et via les médias sociaux (70%) est la première cause de pensées suicidaires. Un sujet qui sera au cœur de nos futures réflexions.

Caroline Desaegher, Déléguée Générale de la Fondation d’entreprise Ramsay Santé

Harcèlement scolaire, réseaux sociaux, pression de la réussite sociale et solitude : les principales causes du suicide chez les jeunes 

 
54 % des moins de 25 ans pensent que c’est le harcèlement qui entraîne le plus les jeunes vers des pensées suicidaires. Viennent ensuite les réseaux sociaux (16 %) et la solitude (14 %).


Si l’on s’attarde sur les résultats dans le détail, c’est le harcèlement scolaire qui est le plus cité dans les questions ouvertes (119 citations). Les témoignages recueillis expriment par ailleurs une frustration face à l’inaction de ceux qu’ils estiment responsables : les directeurs d’établissements, les professeurs et les surveillants.  Les réseaux sociaux, sont cités en tant qu’outil de premier choix pour ceux qui harcèlent les personnes fragiles.

Ces mêmes réseaux sociaux, qui mettent en lumière des jeunes qui réussissent une carrière à 20 ans (en étant "Youtubeur" par exemple) tout en vivant de leur passion, exacerbent en parallèle la pression de la réussite sociale chez les jeunes.  Beaucoup de témoignages illustrent une souffrance et un manque de confiance liés à un système éducatif qui enfonce dans le fatalisme ceux qui ne réussissent pas. La situation économique actuelle et les faibles perspectives d’emploi liées à la crise sanitaire sont autant de raisons additionnelles pour les jeunes de voir l’avenir en noir.

Enfin, la période des études, durant laquelle les jeunes quittent leurs amis et leurs parents et se retrouvent confrontés à une vie indépendante peut être vécue comme difficile. Le mot "solitude" est fréquemment cité dans les questions ouvertes. De plus, la crise sanitaire a engendré un isolement que les jeunes ont du mal à vivre. À un âge où les relations sociales sont capitales et représentent un fondement de la construction individuelle, la rupture du lien social et le confinement dans une atmosphère parfois anxiogène représentent des facteurs aggravants pour la santé mentale des moins de 25 ans.  

C’est pourquoi, 93% des sondés estiment que la crise sanitaire a aggravé la fragilité mentale de leur génération. Paradoxalement, malgré́ ce consensus, les jeunes ne se sentent pas affectés personnellement par la situation actuelle. 1 sur 3 déclare même se sentir mieux qu’avant la crise Covid.

L’état mental des 15-25 ans aujourd’hui

 
65 % des jeunes ont déjà eu des pensées suicidaires, et 47 % ne feraient pas part de leurs problèmes à autrui.
Parmi les jeunes ayant déjà̀ pensé au suicide, 50% préfèrent le garder pour eux (+ 3 points par rapport au panel global). Par ailleurs, alors que 44 % des sondés ont déjà été confrontés au suicide, 28 % l’ont été de près avec un membre de leur famille ou un ami proche.   

Encore plus inquiétant, seul 1 jeune sur 5 (20 %) déclare connaître des associations qui pourraient l’aider en cas de détresse. Parmi ceux ayant déjà̀ eu des pensée suicidaires, 23 % déclarent connaître des associations (soit seulement 3 points de plus), ce qui laisse penser qu’une communication ciblée de la part des associations serait utile sur les populations les plus fragiles. 

En outre, les réponses aux questions ouvertes laissent apparaître plusieurs failles dans les systèmes de prévention actuels. En effet, les moins de 25 ans estiment que les associations ne répondent pas au besoin de lien affectif et de chaleur humaine qu’ils demandent. Certains ont le sentiment que l’on ne les écoute pas et/ou que la situation est minimisée. Le format "ligne téléphonique" laisse également à désirer puisqu’il ne permet pas un suivi personnalisé dans le temps. 

Les axes d’amélioration formulés par les jeunes

 
Face au fléau du harcèlement scolaire, les 15-25 ans pointent du doigt l’encadrement des responsables d’établissements qui - par peur ou par manque de formation - ferment les yeux, minimisent ou ne réagissent pas de manière appropriée selon eux. Il conviendrait donc de former le personnel scolaire (professeurs, directeurs d’établissements, surveillants, etc.) à déceler et à répondre aux agissements de harcèlements de tous types (orientation sexuelle, poids, apparence, revenge porn sur les réseaux sociaux, etc.) qui sont autant de leviers pour déclencher l’acharnement d’un groupe sur un jeune. 

L’accès à un suivi psychologique a un coût élevé, rarement accessible pour cette génération dont les moyens financiers sont limités. C’est pourquoi les sondés dénoncent l’inefficacité ou l’inadaptation des systèmes de prévention actuels. De fait, on retrouve dans plusieurs témoignages des idées de consultations gratuites, voire obligatoires pour les jeunes de moins de 25 ans (éventuellement en milieu scolaire) pour les aider à se découvrir, se développer et s’accepter, mais aussi à maîtriser leurs sentiments et leurs émotions. 

(Re)voir les deux webinaires des Rencontres Prévention Santé 2020 (un consacré à l’état des lieux du suicide chez les jeunes et l’autre dédié aux initiatives innovantes et remarquables en faveur de la prévention).


* : Sondage réalisé entre le 25 septembre et le 5 octobre 2020 auprès de 1 000 jeunes représentatifs de la population des 15-25 ans en France selon les quotas de l’INSEE. Les questions ont été posées à travers Jam, le chatbot Messenger discutant avec 600 00 jeunes en France. Les jeunes interrogés pouvaient répondre en choisissant un des items proposés ou en réponse libre pour les questions ouvertes.

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