Cette technique innovante s’adresse aux patients atteints d’emphysème, une maladie des alvéoles pulmonaires qui détruit progressivement les poumons.
L'emphysème pulmonaire touche près de deux millions de personnes en France. Souvent liée au tabac et très handicapante, cette maladie s’attaque aux alvéoles pulmonaires, petits sacs chargés de stocker l'air, véhiculé ensuite par les capillaires sanguins. En temps normal, les alvéoles ont une paroi élastique qui les aide à capter l'oxygène nécessaire à la respiration. En cas d'emphysème, ces alvéoles perdent leur élasticité, elles reçoivent l'air mais n'arrivent plus à le rejeter. Les
poumons s’alourdissent et pèsent sur le diaphragme provoquant ainsi un essoufflement et de graves difficultés respiratoires.
La pose de valve pulmonaire : une technique innovante pour traiter l’emphysème
Jusqu’à présent, une des techniques chirurgicales pour traiter l’emphysème consistait en une ablation chirurgicale de la partie malade et distendue du poumon. Mais depuis le milieu des années 2010, une nouvelle technique, moins invasive, a vu le jour : l’intervention par voie naturelle, endobronchique.
En passant par l’intérieur des bronches, le médecin positionne des valves à l'entrée des bronches malades, à l’aide d’un cathéter. À l'inspiration, elles empêchent l'air d'entrer. À l'expiration, elles permettent à l'air et aux sécrétions piégés de s'échapper. L'objectif de la pose de valve pulmonaire est de diminuer le volume pulmonaire du patient pour diminuer son essoufflement à l'effort et améliorer sa qualité de vie.
L’
Hôpital privé de la Loire est le premier établissement de santé privé à proposer cette intervention, qui n’est remboursée par la Sécurité Sociale que depuis le mois de juin 2020. Jusqu’alors, seuls quelques CHU en France la pratiquaient sur un nombre limité de patients.
Pour corriger l’emphysème pulmonaire sévère, il existe trois grandes techniques : la pose de valves, l’ablation d’une partie du poumon ou encore la greffe pulmonaire. Les valves pulmonaires sont essentiellement destinées aux patients emphysémateux sévères, âgés et/ou avec des comorbidités ou maladies associées. Il s’agit le plus souvent d’une solution pour les patients ne pouvant pas bénéficier d’une transplantation pulmonaire. Cette intervention est aussi pratiquée pour les patients plus jeunes en attente d’une greffe pulmonaire.
Drs Antoine Luchez, pneumologue et Arnaud Patoir, chirurgien thoracique à l’Hôpital privé de la Loire