Première cause d’infertilité en France, l’endométriose touche en moyenne 1 femme sur 10 (soit près de 2,5 millions) en âge de procréer. En région Nouvelle-Aquitaine, elle concernerait 135 000 à 225 000 femmes.
Cette maladie se caractérise notamment par la présence de tissu endométrial à l’extérieur de l’utérus. Associée à des douleurs pelviennes aiguës qui surviennent lors des périodes menstruelles et pendant les rapports sexuels, elle est souvent accompagnée d’infections urinaires à répétition, de troubles intestinaux, d’une fatigue chronique intense, et souvent d’un problème d’infertilité.
Cette pathologie étant mal connue des professionnels de santé et des patientes, elle souffre d'un retard diagnostique de 7 à 10 ans.
Une labellisation de haute qualité pour accélérer le diagnostic
En mars 2021, une mission nationale a été lancée afin de lutter contre l’errance diagnostique de cette maladie et améliorer la prise en charge des femmes concernées. Un an plus tard, une Stratégie nationale a été lancée pour créer un « réflexe endométriose » auprès de tous les publics et initier la mise en place de parcours territoriaux de soins.
Dans ce contexte, les Agences régionales de santé (ARS) ont déployé des « filières endométriose » dans toute la France. Pour ce faire, elles ont lancé des appels à projets pour identifier des établissements en capacité de proposer :
- Une prise en charge médicale, à travers des examens gynécologiques et des actes d’imagerie permettant de poser le diagnostic et d’évaluer l’extension de l’endométriose ;
- Des traitements médicaux et chirurgicaux des formes simples de l’endométriose ;
- Une préservation de la fertilité ;
- Des réunions de concertation pluri-disciplinaires avec les différents professionnels de santé amenés à intervenir dans le traitement de l’endométriose.
En Nouvelle Aquitaine, la Clinique Belharra a répondu au cahier des charges fixé par l’ARS, ce qui lui a valu sa labellisation en tant que Centre de Référence multidisciplinaire pour la prise en charge de l’endométriose.
L’enjeu de cette labellisation consiste à rendre visible les établissements moteurs dans la prise en charge de l’endométriose afin de réduire l’errance médical des patientes (et donc leurs délais de diagnostic) et de leur proposer la meilleure prise en charge possible.
Les patientes qui viennent consulter souffrent souvent d’une prise en charge de la douleur chaotique, due à une méconnaissance de la maladie. Pour se soulager, elles viennent chercher la chirurgie en dernier recours, traitement qui n’est pas une finalité. Seuls 10 % des cas d’endométriose sont opérés.
Richard Legeaye, Directeur de la Clinique Belharra.
La prise en charge est d’abord médicale, avec la proposition d’une prise, parfois continue, de contraception œstroprogestative (pilule ou stérilet hormonal), puisqu’il s’agit d’une maladie hormono-dépendante. Cette prescription permet de bloquer l’ovulation, et dans la majorité des cas, la survenue de règles douloureuses et donc d’endométriose. Si cette solution s’avère toutefois inefficace, une intervention chirurgicale peut, alors être envisagée dans certains cas.
Dr Dounia Skalli, gynécologue obstétricienne au sein de la Clinique Belharra.
Des compétences médicales multidisciplinaires pour une prise en charge efficiente
La Clinique Belharra a déployé une équipe dédiée à la prise en charge de l’endométriose composée de deux gynécologues chirurgiens, deux gynécologues spécialistes de la fertilité, ainsi que de quatre radiologues. Des soins de support proposés par des psychologues, ostéopathes, sexologues, assistantes sociales et infirmières spécialisées dans le traitement de la douleur viennent compléter cette prise en charge. L’objectif étant de permettre aux patientes venant consulter d’obtenir une offre de soins complète.
Des réunions de concertation multidisciplinaires sont d’ailleurs régulièrement organisées avec l’ensemble du corps médical (gynécologues, radiologues, infirmières, chirurgiens digestifs, urologues et gastro-entérologues).
Pour suivre ces femmes atteintes d’endométriose sur tout le territoire, nous avons intégré au comité de pilotage l’association Endofrance, qui organise des ateliers d’informations à destination du grand public, et des professionnels de santé. L’objectif est d’aller chercher de l’expertise régionale pour compléter notre savoir-faire et améliorer davantage notre prise en charge.
Richard Legeaye
En 2023, 120 femmes atteintes d’endométriose ont été prises en charge à la Clinique Belharra.