Lutte contre les fake news dans le domaine de la santé : 44% des 15-29 ans estiment avoir déjà été victimes d’une infox
PARTAGEZ SUR
Jeudi 4 avril 2024
Plus d’un tiers des jeunes ne vérifient pas ou rarement leurs sources d’information sur les réseaux sociaux.
Plus d’un tiers des jeunes ne vérifient pas ou rarement leurs sources d’information sur les réseaux sociaux.
La Fondation d’entreprise Ramsay Santé organisait ce 4 avril 2024 ses 7èmes Rencontres Prévention Santé sous le parrainage du Ministère de la Santé et de la Prévention. Engagée dans une démarche d’information et de sensibilisation autour de la prévention santé, la Fondation Ramsay Santé a placé ce rendez-vous sous le thème des fake news dans le domaine de la santé et leurs répercussions sur la jeunesse. Sept experts ont pu partager leurs connaissances pour appréhender l'impact de la désinformation dans le domaine de la santé et partager les outils de prévention existants pour lutter contre ce fléau.
Dans un contexte où les jeunes générations sont confrontées à une multitude de contenus et d’informations sur les réseaux sociaux, il devient de plus en plus difficile de discerner le vrai du faux. Face à ce constat, la Fondation Ramsay Santé a réalisé une enquête auprès des 15 à 29 ans, en partenariat avec Jam by June1, afin de connaître leurs sources principales d’information dans le domaine de la santé, mesurer leur vulnérabilité face à la menace grandissante de la désinformation et évaluer leur capacité à développer leur esprit critique.
Parmi les principaux enseignements de cette enquête :
- Le médecin apparaît comme la source principale d’information en ce qui concerne la santé pour seulement 41% des jeunes âgés de 15 à 29 ans, dont 38% d’hommes et 43% de femmes.
- À mesure qu’ils grandissent, les jeunes accordent davantage de confiance à leur médecin et à internet pour toute question en lien avec leur santé plutôt qu’à leurs proches.
- 44% des jeunes de 15 à 29 ans considèrent avoir déjà été victimes d’une fake news. C’est notamment le cas des plus jeunes puisque 42 % des 15-18 ans disent s’être déjà fait avoir plusieurs fois.
- Et pour cause, la vérification des sources d’information issues des réseaux sociaux n’est pas systématique chez les plus jeunes, puisque 34% d’entre eux ne vérifient pas ou rarement les informations. C’est notamment le cas pour 47% des 15 à 18 ans.
- Pour lutter contre ce fléau, 23 % des 15-29 ans estiment qu’ils développent leur esprit critique en cherchant des informations par leurs propres moyens. 18 % des jeunes estiment que l’école est leur principale source d’apprentissage dans la construction de leur esprit critique.
Fausses informations, erreurs factuelles, complotisme… Difficile pour les jeunes de décrypter les rumeurs et les fake news dans le domaine de la santé circulant notamment sur les réseaux sociaux.
Dans ce contexte, la Fondation d'entreprise Ramsay Santé, engagée dans la prévention santé des jeunes, a souhaité, dans le cadre de la 7ème édition des Rencontres Prévention Santé, comprendre par quels moyens les jeunes s’informent sur leur santé et quelle est leur propension à vérifier leurs sources. L’objectif est de pouvoir inciter à la mise en place d’actions, d’outils et de programmes de prévention pertinents auprès de cette cible, pour lutter contre les impacts négatifs des fake news.
Aujourd’hui, les réseaux sociaux font partie du quotidien des jeunes générations. L’émergence de nouvelles plateformes mais également de l’intelligence artificielle générative accélère la propagation de fausses informations dans le domaine de la santé. Fort de ce constat, la Fondation d’entreprise Ramsay Santé, engagée dans des actions de prévention, a décidé d’intensifier ses actions dans la lutte contre les fake news. A travers cela, nous souhaitons véritablement sensibiliser les jeunes aux dangers de la désinformation et ainsi mettre en lumière l’importance de se référer à des sources d’information fiables.
Sylvie Arzelier, Secrétaire générale de la Fondation d’entreprise Ramsay Santé.
Le médecin et internet : premières sources d’information des jeunes
Parmi les 1 000 personnes interrogées âgées de 15 à 29 ans, seulement 41% déclarent s’informer en priorité auprès de leur médecin pour toutes les questions liées à leur santé (43% pour les femmes et 38% pour les hommes). Dans le même temps, internet représente la deuxième source d’information privilégiée pour 23% des jeunes, et plus particulièrement pour les 26-29 ans, qui sont 29% à s’informer en ligne.
En parallèle, les 15-18 ans, plus dépendants de leur famille, sont 18 % à se rapprocher davantage de leur cercle proche pour toute question en lien avec leur santé.
À mesure qu’ils grandissent, les jeunes estiment que le médecin est la personne la plus qualifiée et la plus fiable dans le domaine de la santé (c’est le cas pour 35% des 19-21 ans, 44% des 22-25 et 46% des 26-29 ans).
Inversement, les réseaux sociaux connaissent un déclin avec l’âge puisque seulement 14% des 19-21 ans, 13% des 22-25 et 7% des 26-29 ans, l’utilisent pour accéder à l’information. De fait, les profils plus âgés sont conscients que les réseaux sociaux présentent un risque plus important de désinformation.
Les 15-18 ans plus vulnérables aux fausses informations
Depuis plusieurs années, l’avènement des réseaux sociaux a engendré une diffusion massive de fausses informations, notamment dans le domaine de la santé. Il devient donc de plus en plus difficile d’évaluer la véracité d’une information. C’est notamment le cas pour 44% des jeunes de 15 à 29 ans, qui considèrent avoir déjà été victimes d’une fake news.
Les plus jeunes, les 15-18 ans, sont les plus vulnérables, puisqu’ils représentent à eux seuls 42% des victimes. C’est le cas pour seulement 27 % des 26-29 ans ou 26 % des 22-25 ans.
En parallèle, seulement 22% des 15-29 ans ne pensent pas ou sont certains de ne jamais avoir été manipulés. Néanmoins, il reste difficile d’évaluer l'exactitude des informations reccueillies, puisque 34% des sondés ne sauraient dire s’ils ont déjà été confrontés à une fausse information.
Une des principales causes de ce phénomène est l’absence de vérification des sources. En effet, les jeunes affirment être peu enclins à vérifier la fiabilité d’une information recueillie sur les réseaux sociaux puisque 34% d’entre eux déclarent ne contrôler une source que « rarement, voire jamais ». C’est d’autant plus le cas pour 47 % des 15-18 ans.
Au contraire, 24% des jeunes vérifient systématiquement leurs sources. D’ailleurs, près de la moitié (49%) des 26-29 ans les contrôlent systématiquement.
À travers ce sondage, les jeunes de 15-29 ans ont explicité leurs méthodes pour évaluer la fiabilité d’une information. Selon eux, elle repose en grande partie sur la source, mais également sur la volatilité de l’information. Notamment si celle-ci :
- provient d’une source de confiance,
- est issue des journaux TV et de la presse écrite/web ; les comptes Instagram et X (anciennement Twitter) de certains journalistes ;
- se propage sur différents sites internet ou bien si l’information s’est diffusée dans le cercle proche (famille et amis) ;
- est rattachée à des études scientifiques ou des experts reconnus.
Près de 20 % des 15-29 ans estiment que l’école améliore l’esprit critique
Les jeunes de 15 à 29 ans estiment que l’école est un moyen fiable d’apprendre à vérifier la provenance d’une information, tout en aidant à développer le goût pour l’actualité, de surcroît à l’heure de l’intelligence artificielle. C’est le cas pour 23% des 15-18 ans, pour qui l’école reste la source principale d’apprentissage de l’esprit critique (contre 18% des jeunes au global), à quelques points devant internet et leur propre discernement.
Néanmoins, si l’école permet aux jeunes de développer leur esprit critique, les jeunes ont également tendance à construire leur capacité de réflexion par leurs propres moyens. En effet, 23% des 15-29 ans se disent « autodidactes » dans le développemment de leur esprit critique (26% pour les hommes contre 21% pour les femmes). Les hommes ont davantage tendance à se fier à leurs propres recherches, notamment sur internet, tandis que les femmes préfèrent généralement consulter leur cercle proche en premier lieu.
Par ailleurs, les jeunes apprennent à renforcer leur esprit critique par eux-mêmes à mesure qu’ils avancent en âge (en passant de 17% chez les 15-18 ans à 28% chez les 26-29 ans).
15 questions réalisées (4 questions fermées et 1 question ouverte) en janvier 2024 auprès d’un échantillon représentatif de 1000 jeunes français âgés de 15 à 29 ans redressé selon la méthode des quotas de l’INSEE 2020.