Le site propose, entre autre, des explications d’un sexologue, d’une onco-esthéticienne et des séances de sophrologie en ligne. La sexualité étant un sujet intime et donc souvent difficile à aborder avec les soignants, cet outil permet aux couples de se retrouver et d’obtenir des réponses à leurs questions de façon intime, simplement depuis leur ordinateur.La sophrologie et l’accompagnement socio-esthétique au secours d’une sexualité mise à mal
L’
Institut de Cancérologie Clairval à Marseille a remporté les « Victoires du privé » en 2015 pour ce projet imaginé en partenariat avec l’association
Onco-Partage et soutenu par les comités de patients de l’
Hôpital privé Clairval.
Illustrée par la talentueuse «
Mlle Baudruche »,
le site qui sera en ligne le 14 février, propose des dessins pleins de poésie et de tendresse pour un sujet difficile à aborder.
Un travail accompagné par le médecin sexologue, Le Docteur Brigitte RÉMY, qui ouvre la présentation de ce site par une question percutante : « Et si l’amour était le plus puissant des médicaments ? ».
« Lorsque l’on évoque la santé on parle souvent des quatre piliers fondamentaux : bonne alimentation, activité physique, gestion du stress et protection contre les poisons. Bien sûr, en suivant ces quatre règles, vous diminuez les risques. Mais des chercheurs ont mis en évidence un cinquième pilier. Découvert en étudiant les habitants de certaines régions du monde où les centenaires sont plus nombreux, il en est ressorti un point commun : la profusion des bonnes relations sociales et le maintien des relations sexuelles dans le couple. Avoir de bonnes relations demande des efforts, le premier est de s’occuper de soi et quand on n’a pas le mode d’emploi, il faut se faire aider. Cette aide peut être des séances de sophrologie ou de sexologies ou le début d’une psychothérapie », explique le
Docteur Rémy.
D’où la création de cette plateforme, dont le but est d’apprendre au patient et à son/sa conjoint(e) à reprendre contact par le toucher du visage et du corps et à lâcher prise pour retrouver des sensations de désir.
Le projet a pu se concrétiser également grâce à l'implication de Flavie Delaunay, patiente devenue sophrologue au décours de sa maladie. Celle-ci a réalisé 5 séances de sophrologie pour le site Internet dédiée à la réappropriation du corps, de l’intimité et des moments heureux de la vie de couple. De son côté Laure Youinou, Onco-esthéticienne de l’association Onco-Partage, a travaillé des techniques de toucher-douceur en couple. Une autre manière de communiquer avec l’autre.
Aider les patients dans l’intimité
La maladie et les traitements provoquent souvent une rupture avec son corps et l’image de soi. Elle engendre souvent un dégoût et un rejet du corps malade. Ce qui peut aboutir à un refus d’être touché, regardé… par l’être aimé, mais aussi par le patient lui-même. Cela peut mettre le couple en difficulté.
Le toucher prend alors une place importante dans la prise en charge du patient et de son entourage. Il favorise l’échange, l’écoute, permet de créer un espace de retrouvailles, de plaisir.
« L’acceptation du toucher veut dire "je sens, donc je suis", j’existe à nouveau et reprend ma place d’homme ou de femme. Je peux alors plus facilement réinvestir mon corps. Le patient passe du corps que "j’ai" au corps que "je suis".
Le visage devient le premier support du toucher qui lui, met en scène la relation à l’autre. L’accompagnant est souvent passif, écarté face à la maladie, aux thérapeutiques et à la souffrance qu’elle engendre. Le but est d’arriver par le biais du modelage, qui se traduit par un toucher en douceur, à ce qu’il devienne partie prenante : à deux on est toujours plus fort pour mener cette recherche de sensualité et d’intimité retrouvées », explique
Laure Younou, Onco-esthéticienne.
Allier la sophrologie et la relaxation à ce soin accompagne l’accueil favorable de ce toucher et l’expérimentation d’une nouvelle intimité. Offrir au couple une nouvelle manière de se retrouver qui n’est pas censée reproduire le schéma antérieur, au risque de frustration si l’objectif ne peut être atteint.
« Le patient accepte à nouveau d’être touché, en a envie. C’est essentiel pour cheminer dans l’épreuve qui est la sienne. Notre mission en cela est d’autoriser ce dialogue pour permettre le passage du "corps malade" à "une personne" désirante… désirable… désirée ! », conclut
Flavie Delaunay, sophrologue.
Rendez-vous dès le 14 février sur canceretsexualite.com